lundi 22 août 2011

Tour De La Grande Casse (62km, 3800mD+)

Tour De La Grande Casse (62km, 3800mD+)

le 21/08/2011


Réveil à 4h pour un départ à 6h. Je quitte le camping pour prendre la direction du départ sur la place principale de Pralognan.

Émargement de la feuille de départ et passage au contrôle du matériel obligatoire (réserve d'eau minimum 1L, réserve alimentaire, couverture de survie, sifflet, bande elasto).

6h05 : départ assez rapide de l'ensemble du peloton. Après avoir quitté le goudron nous retrouvons un sentier et 1,5km après c'est l'attaque du col de Leschaux (2564m). La montée est dure mais régulière dans une relative fraicheur en ce weekend de canicule.

1h26' de course au passage du col (1h15' uniquement pour ce col, 842m/h). Pour l'instant tout se passe bien.

Direction le refuge du grand Bec (2405m). Cette partie est une alternance de descentes et montées. Après le refuge c'est une descente assez raide avant d'arriver sur une grande piste direction Plan Fournier au km 13 (1732m).

2h20' de course et arrivée au ravitaillement de Plan Fournier. Ravitaillement express, 1 verre de coca, 1 verre d'eau et remplissage des bidons.

Une remontée relativement courte, mais très raide, nous attends vers Tour du Merle (1950m). Il me faut environ 5' pour arriver au pied de cette montée. 14' pour ce passage ce qui fait du 827m/h, on en est à 2h40' de course.

Depuis le départ je n'ai ni de très bonnes sensations ni de mauvaises.

La descente est très agréable sur un chemin monotrace en sous-bois. 23'30" pour cette descente. 1450m d'altitude.

3h04' de course et c'est le début de la longue montée vers le col du Palet (2650m).

Cette montée débute par une longue remontée de vallée ou j'alterne course et marche. Un ravitaillement est positionné au Laisonnay d'en bas à 1560m. Environ 5' d'arrêt au ravitaillement pour remplir le camelback et les bidons. Un verre de coca, un verre d'eau et je repars.

Les paysages sont magnifiques avec les hauts sommets et les glaciers. Cette montée alterne des passages roulants et des parties plus raides. Vers la fin du col on arrive dans de très beaux paysages lunaires.

5h39' de course quand je passe au col du Palet (km 32). 15km pour cette montée en 2h35'. 456m/h mais cela ne reflète pas la réalité car il y a le fond de vallée inclus.

Ensuite descente vers la station de Val Claret (Tignes) à 2100m. Descente rapide. Là le paysage "change" et on voit a quel point l'homme peut dénaturer la nature. Une ville en pleine montagne, des immeubles, les remontées mécaniques jusque sur les glaciers. Vous avez compris, je n'ai pas aimé cette partie là.

3ème ravitaillement, km 36 avant d'attaquer le col de la Leisse (2755m), point culminant de la course.

6h13' de course et je repars du ravitaillement en 42ème position. La chaleur est bien présente malgré l'altitude.

Le début du col est assez raide sous les remontée mécaniques. Heureusement nous quittons assez vite cette vision et la fin du col est magnifique. La fatigue commence à s'installer sur la fin du col qui n'est pas une montée très raide.

7h26' de course au passage du col, 1h13' dans cette partie pour du 505m/h. La vitesse ascensionnelle est à relativiser car la fin du col est longue et peu pentue.

On attaque la vallée de la Leisse. Cette descente alterne les parties raides, faux plats descendants et parties planes le long des lacs. Partie la plus sauvage du parcours.

Au milieu de cette descente on arrive au refuge de la Leisse (2450m). Petite pause, verre de coca, verre d'eau et bananes. Pour la première fois en course j'essaye de manger du solide.

Je repars en direction du "Pont de Croe vie" à 2100m qui annoncera la dernière montée. La fin de cette descente est longue, il faut relancer mais les forces commence à me manquer. De plus j'ai un point de coté que j'ai du mal à faire passer. Il va me poursuivre jusqu'à l'arrivée.

8h45' de course et je passe au pont. Je suis rattrapé par deux concurrents. On discutera au début de la montée mais je vais avoir "Le Méga" coup de moins bien. Je le pressentais depuis le col de la Leisse. En effet la descente est normalement mon point fort et là j'ai perdu du temps.

Je fais une première pause de quelques secondes et je repars. Je sais que la première partie est très raide et après on a des pourcentage moins durs. Bien qu'ayant déjà pris un gel en début de montée je refais une pause pour un deuxième. On monte ce dernier col en pleine chaleur, c'est dur pour moi, très dur. J’aperçois les deux concurrents que j'avais accompagné au début de la montée bien plus haut. Mon moral est bien atteint, une dernière pause. Je finis la partie la plus raide dans un fort état d'épuisement et je me demande comment je vais pouvoir finir. La réponse est simple : j'ai pas le choix, pas d’échappatoire avant l'arrivée.

36' dans cette partie bien raide ce qui donne du 524m/h. Je suis épuisé et la montée n'est pas terminée.

La fin de la montée jusqu'au col de la Vanoise, dernier ravitaillement va me paraître interminable. Dans cette partie il y a des passages relativement plats où courir serait possible, mais je me résigne dans le première partie à de la marche. Sur la fin je tenterais de courir un peu mais j'ai ce point de côté qui me tiraille. Puis, au détour d'une petite montée, j'aperçois le refuge de la Vanoise. Là, c'est la délivrance, je sais qu'après ce point de ravitaillement il ne restera que 7km de descente et je sais que c'est gagné.

9h53' de course au Col de la Vanoise (2515m), 1h08' depuis le "Pont de Croe vie".

Ravitaillement léger, un verre de coca, un verre d'eau et 2 petits morceaux de bananes.

Là, je me dit que si je ne traine pas trop je peux finir en moins de 11h.

Début de la descente sur un chemin assez caillouteux avant d'arriver au célèbre "Lac des Vaches". Je double deux concurrents qui semblent encore plus mal en point que moi (je croyais pas cela possible). Ensuite c'est la descente infernale sur Pralognan. Descente au début caillouteuse et ensuite très raide.

J'alterne les bon passages en courant suivi de courtes pauses pour éliminer le "point de côté". Je me fais doubler par un concurrent dans un de ces moments de pause. Je repars à sa poursuite. Dans la partie très raide je le rattrape et le double.

Avant d'arriver dans Pralognan j'en double un autre.

Arrivée sur la partie goudronnée dans Pralognan je me fais rattraper par le concurrent qui m'avait doublé avant d'attaquer la partie raide. On se serre rapidement la main en signe de respect et il file vers l'arrivée.

C'est l'arrivée avec les applaudissements et le passage sous l'arche rouge d'arrivée ("Arche de la délivrance").

Je suis finisher du TGC en 10h56'06" pour 63,5km et 3740mD+ en 40ème position sur 121 arrivants, 15ème V1 sur 37.

La distance annoncée était de 62km, après quelques échanges avec d'autre concurrents on a tous une distance plus importante sur nos GPS.

Voilà maintenant venu le temps de la récupération.


Bilan :

Très belle course dans un cadre magnifique (une grande partie dans le Parc National de la Vanoise) si on oublie le passage à Val Claret.

Course assez dure car les 2/3 du parcours se situent en dessus de 2000m. Les chemins sont relativement roulants sans grosses difficultés techniques.

Depuis que j'ai commencé les trails longues distances c'est la première fois que j'ai l'impression d'aller au "bout du bout". Ce trail a été très dur pour moi et je pense qu'il y a plusieurs raisons à cela. La première c'est un manque d'accumulation de dénivelé à cause d'une météo défavorable au mois de juillet. L'autre c'est ma non participation au trail du Caroux qui était prévu en préparation du TGC. Je suis donc arrivé au TGC sans aucune course au compteur depuis le début de l'année.

Hier, après l'arrivée, je m'étais juré à moi même que c'était la dernière fois que je faisais une course aussi dure. Aujourd'hui, après une analyse à froid je serais moins catégorique. On va se laisser le temps de la réflexion et de la récupération.

Je termine ce compte-rendu par un énorme remerciement aux organisateurs et bénévoles sans qui rien de cela ne serait possible. Toujours un sourire, un encouragement, ceci fait que malgré la fatigue on continue.

Un retour sur le briefing de la veille qui s'est déroulé dans une très bonne ambiance. Une description remarquable de l'itinéraire. Je tiens à faire un focus particulier sur la partie sécurité qui fut claire et rassurante contrairement à ce que j'ai vécu sur d'autres courses. C'est bien d'être rassuré avant le départ plutôt que de partir avec la pression.

Merci encore à tous et à toutes pour cette magnifique et dure journée.

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